Lettre d'information n°52 - 22 novembre 2016.
Notre étude 2016 vient de sortir de presse : nous la présenterons lors de la Foire du livre politique à Liège

Au cours des trois dernières années, l’IHOES a accompagné, via une collecte de témoignages, l’association d’éducation populaire Peuple et Culture en Wallonie et à Bruxelles dans un processus collectif de réflexion autour de son histoire. L’ouvrage qui en résulte est intitulé Éducation populaire. La puissance de penser, le pouvoir d’agir. Quarante ans de débats et d'actions de Peuple et Culture en Wallonie et à Bruxelles et vient d’être publié aux Éditions du Cerisier.

Peuple et Culture Wallonie s’inscrit dans le sillage du mouvement Peuple et Culture qui naît en France à la sortie de la guerre avec pour but de « rendre la culture au peuple et le peuple à la culture ». PEC W voit le jour en 1976, à un moment clé de la mise en œuvre des politiques culturelles en Communauté française de Belgique. En 1993, l’association prend le nom de Peuple et Culture en Wallonie et à Bruxelles.

L’ouvrage collectif entend « faire le point » sur l’évolution de PEC WB, et plus globalement, sur celle du champ de l’éducation populaire dans lequel elle s’inscrit. Une particularité de ce livre est d’avoir été co-construit par des responsables et acteurs engagés de PEC WB, en dépassant le simple récit de souvenirs, en faisant part de leurs points de vue et de leurs analyses. Différentes questions y sont posées, en ayant recours à une méthodologie spécifique du mouvement Peuple et Culture, l’entraînement mental : il y a quarante ans, quelles étaient les situations concrètes insatisfaisantes qui ont conduit une série d’acteurs à créer Peuple et Culture Wallonie ? Quel a été le cheminement de cette association ? Quels ont été ses actions, ses débats ? Quels problèmes, conflits, oppositions, contradictions a-t-elle rencontrés ? Pourquoi était-ce ainsi ? Qu’est-ce qui a été entrepris pour les traverser ? Et aujourd’hui, dans quelles situations concrètes insatisfaisantes se trouve le secteur de l’éducation populaire et permanente ? Que serait-il possible, souhaitable de faire pour les dépasser ?

Autant d’interrogations qui peuvent, « en miroir », être posées aux acteurs associatifs dans le champ de l’éducation populaire et permanente…

Pour plus d'informations sur cette étude ou pour la commander, rendez-vous sur la page « Publications » de notre site Web.

Débat « Un urgent besoin d’éducation populaire »

Venez assister nombreux au débat organisé par l’IHOES et PEC en Wallonie et à Bruxelles, le samedi 19 novembre 2016 de 13h à 13h45 dans le cadre de la Foire du livre politique où, comme chaque année, nous tenons un stand. Prenant pour point de départ notre étude, ce débat interrogera la notion d’éducation populaire, ses enjeux et sa méthodologie. Il éclairera certaines tensions et contradictions qui sont apparues au cours des décennies et notamment les transformations induites par l’apparition du concept d’éducation permanente. Enfin, il mettra en évidence les enjeux et défis du secteur et comment l’éducation populaire peut aujourd‘hui encore (et peut-être plus que jamais) être facteur de transformation de la société.

Intervenants : Jean-Luc Degée et Jean-Pierre Nossent (formateurs et administrateurs à PEC WB), Dawinka Laureys (coordinatrice éducation permanente à l’IHOES), ainsi qu’Yvette Lecomte (inspectrice-directrice honoraire pour la Culture) qui animera le débat.

Renseignements pratiques

Foire du livre politique
19 et 20 novembre 2016 de 12h30 à 21h
La Cité Miroir
Place Xavier Neujean, 22 – 4000 Liège
Entrée gratuite
Programme complet de la Foire ICI

Des nouvelles du centre d’archives…

Cet automne est pour l’IHOES une période particulièrement faste en matière de travail d’inventaires et de catalographie. Les inventaires de huit fonds d’archives ont été finalisés au cours des deux derniers mois, représentant au total près de 15 mètres linéaires. Avec ses 93 boîtes d’archives, le fonds de la Fondation André Renard (2e versement) se taille la part du lion dans ce travail. Il regroupe des archives relatives aux activités de la FAR de 1957 à 2007 en tant qu’organe d'études et centre de formations, ainsi que d’intéressants documents administratifs (procès-verbaux de réunions de commissions syndicales…) ou relatifs à la sécurité et à l’hygiène des travailleurs. Le fonds Camille Schmitz (2e versement) se révèle quant à lui une source incontournable pour l’étude des mouvements altermondialistes en région liégeoise et un beau complément à notre fonds Attac Liège. Couvrant la période 1995-2010, il permet de retracer le fonctionnement et les activités de divers collectifs (Appel des Six Cents, L’Argent fou, Attac, Coordination d’Autres Mondes…) qui ont fait de la lutte contre la spéculation financière et en faveur de la défense de la solidarité leur cheval de bataille.

Six autres fonds moins volumineux, mais tout aussi intéressants ont été traités : deux d’entre eux témoignent de la richesse culturelle de communes wallonnes dans l’entre-deux-guerres : les archives de l’Escrime mettent en lumière les activités et les thématiques très diverses abordées dans ce cercle de débats dirigé par Marcel Clémeur. Les papiers Raoul Ruttiens regroupent la correspondance et diverses conférences de ce juriste, écrivain et éditeur de Beauraing, passionné d’art et de littérature. Les fonds Jean-Joseph Merlot et Umberto Beni ont un contenu davantage politique : le premier, du nom de celui qui fut bourgmestre (socialiste) de Seraing de 1947 à 1969, mêle des dossiers relatifs à l'organisation dans sa commune de la consultation populaire sur la Question royale, des documents sur les campagnes électorales entre 1946 et 1965 et de la documentation sur la question congolaise (1959- 1960). Le second concerne le « PCB (marxiste-léniniste)-Renouveau ouvrier » et diverses initiatives citoyennes (service d'échange local, comité de soutien à des activistes, GAC, association de résistance à l'urbanisation spéculative…). Enfin, les papiers Jenny Dumont contiennent des documents relatifs au parcours de cette enseignante et militante liégeoise (et notamment à son activité de résistante), tandis que ceux de Jean Carlens sont surtout relatifs à la CGSP (secteur ALR) des années 1970-1980.

Au niveau de la catalographie, c’est un long et lourd chantier qui s’est achevé avec l’encodage des derniers périodiques non encore traités. Désormais, l’Institut possède donc un relevé à jour de l’entièreté de sa collection de périodiques, composée de près de 7 500 titres différents.

Parmi les acquisitions récentes, signalons les rushes du documentaire HF6 de Frédéric Tihon, Yannick Bovy et Gérald Jamsin-Leclerq qui comprennent notamment l’entièreté des interviews réalisées en 2007-2008 auprès de témoins divers (métallurgistes, syndicalistes, riverains…) ainsi que des scènes tournées en extérieur et à l’intérieur du haut-fourneau. Des archives dont le caractère unique et l’intérêt documentaire se trouvent renforcés, à l’heure de la destruction annoncée d’une construction emblématique du bassin sidérurgique liégeois.

Nouvelles analyses

Dans son nouvel article, Jean Tousseul : un écho de xénophobie ? (analyse n° 161), Anne-Martine Henkens s’intéresse à une facette méconnue de ce journaliste et écrivain wallon (1890-1944), surtout connu pour ses positions pacifistes et internationalistes. En analysant son texte « Les esclaves modernes », elle cherche à comprendre et à expliquer le regard qu’il pose sur l’arrivée de migrants en Belgique, durant l’entre-deux-guerres.

Quant à Micheline Zanatta, elle investit un sujet d’actualité dans l’analyse n° 162 : CETA, TTIP, ACS, des accords sur le commerce qui ne nous veulent pas que du bien. C’est sous l’aspect historique qu’elle nous fait entrer au cœur du débat, en nous montrant comment depuis 70 ans de tels accords de libre-échange, censés offrir d’innombrables débouchés et générer une extraordinaire croissance économique, peuvent être comparés à l'hydre de Lerne, monstre mythologique à plusieurs têtes qui se régénèrent doublement lorsqu'elles sont tranchées. L’auteure rappelle enfin l’importance des mobilisations citoyennes dans la résistance à la dérégulation complète du commerce.

Institut d'histoire ouvrière, économique et sociale
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