L'éducation anarchiste, libertaire, émancipatrice
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Résumé
Dans cette étude, Anne-Martine Henkens revient sur l'histoire de l'éducation rationaliste (dont l'objectif est de « faire de l’être humain un individu à part entière, comptant sur lui, ses propres forces et sa réflexion pour arrêter son jugement ») et de ses promoteurs.
Description complète
Intriguée, lors d’une promenade, par les mots « Orphelinat rationaliste » apposés sur une imposante maison bourgeoise de Tilff, Anne-Martine Henkens décide d’investiguer. En creusant le sujet, elle apprend que ce modeste et tardif orphelinat avait été précédé de bien d’autres structures du même genre en Belgique, en France et ailleurs. L’histoire de ces orphelinats, conçus dans le but « d’accueillir les orphelins de parents adhérant à la libre pensée, de les élever et de les instruire en les préservant des idées préconçues, des croyances et de l’interdiction de se forger une opinion personnelle », plonge de fait ses racines au cœur du XIXe siècle.
Cette étude propose d’élargir le propos en faisant le point sur l’éducation rationaliste et émancipatrice, telle que voulue par ses nombreux promoteurs issus pour la plupart des milieux anarchistes, libertaires et laïcs. Une éducation qui s’est bâtie en réaction à l’éducation conventionnelle et autoritaire, alors majoritairement dispensée et organisée par l’Église.
Après avoir évoqué les pionniers qui, du début du XIXe siècle au début du XXe, ont permis de poser progressivement les jalons d'une pédagogie émancipatrice (Pierre-Joseph Proudhon, Charles Fourier, Paul Robin, Francisco Ferrer, Sébastien Faure, etc.) et certaines des premières expériences en la matière (comme l'Orphelinat Prévost de Cempuis ou l’école de Summerhill), l'autrice s'intéresse au cas belge, en focalisant son attention sur la Ligue de l’Enseignement (et son « École modèle ») et sur L’Orphelinat rationaliste de Forest. Une partie est également dédiée aux femmes belges qui ont joué un rôle dans la promotion de ce type d'éducation, comme Marie-Louise de Beffroy de Beauvoir, Isabelle Gatti de Gamond ou Léonie de Waha.
Elle parcourt ensuite l’héritage de l’éducation libertaire en étudiant quelques expériences pédagogiques qui ont eu lieu dans le courant du XXe siècle : l’éducation nouvelle, les lycées innovants (décidés en 1982 en France) ou encore l’école Bonaventure sur l’île d’Oléron. Pour la Belgique, trois principaux cas actuels sont étudiés : la Maison des Enfants à Buzet (Floreffe), l’Athénée de Waha à Liège et le Lycée intégral Roger Lallemand (LIRL) de Saint-Gilles (région bruxelloise).
Cette traversée temporelle parcourant quelques jalons de l’éducation émancipatrice du XIXe siècle à nos jours nous convie à un questionnement d’actualité : « que devient l’éducation émancipatrice et libertaire dans l’enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles ? ». L’occasion pour Anne-Martine Henkens de s'interroger sur l'introduction progressive, au sein même de la configuration scolaire, d'éléments nouveaux faisant référence à la sphère de l’entreprise ou mettant en avant la qualification professionnelle et la compétitivité, au détriment du développement de l'esprit critique et de la libre pensée.
Anne-Martine Henkens est romaniste de formation. Elle a travaillé durant toute sa carrière dans l'enseignement communal liégeois, et plus spécifiquement à la Haute école de la ville de Liège, catégorie pédagogique. Passionnée par l'histoire et bénévole à l'IHOES depuis 2014, elle s'intéresse beaucoup à l'étude lexicale et à l'analyse des concepts, ainsi qu’aux questions d’éducation, comme dans la présente étude.
Auteur(s) : Anne-Martine Henkens
Lieu d'édition : Seraing
Édition : IHOES
Année de publication : 2021
Nombre de pages : 86
Disponible en ligne
Prix : 5 €